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Troubles Obsessionnels Compulsifs : peut-on les guérir ?

Santé & Prévention - Publiée le 25/08/2021
Selon l’AFTOC (Association Française de personnes souffrant de Troubles Obsessionnels et Compulsifs, 2% à 3% de la population française souffrirait de TOC. Cela représenterait environ 1 million de personnes.

Peut-on guérir d’un TOC ?

TOC et TIC : quelles différences ?

Le Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC) est une pathologie obsessionnelle qui se manifeste par des gestes, des paroles ou des rituels répétitifs et incontrôlables. Dans 65% des cas, ces troubles apparaissent avant l’âge de 25 ans.

Les Troubles Impulsifs Compulsifs (TIC) se traduisent par des mouvements involontaires et inattendus chez une personne, généralement au niveau du visage (rictus, clignement de l’œil…). Ils peuvent également se traduire par des paroles ou des sons (raclement de gorge, reniflement…). Ils peuvent apparaitre après un moment de stress. 

5 questions pour comprendre les TOC

  • Comment apparaissent les TOC ?
Chez les personnes les plus sensibles, un événement particulièrement stressant pourrait déclencher l’apparition de TOC. D’un point de vue physique, un dysfonctionnement des neurotransmetteurs du cerveau pourrait également expliquer leur apparition. 
 
  • Les TOC sont-ils héréditaires ?
Selon certaines études, les enfants nés d’un parent atteint de TOC présenteraient des prédispositions à cette pathologie. En effet, dans près de 50% des cas, un autre membre de la famille y est également sujet.
 
  • Pourquoi dit-on qu’ils sont d’origine biologique ?
D’un point de vue médical, les TOC apparaitraient suite à un dysfonctionnement dans la production de sérotonine. Aussi appelée « hormone du bonheur », la sérotonine a un double rôle dans l’organisme. D’une part, elle permet aux neurones de communiquer les uns avec les autres et d’autre part, elle stabilise l’humeur et permet de réguler les comportements. 
 
  • Quelles sont les populations à risque ?
Aujourd’hui, aucune caractéristique ne permettrait d’établir un profil type des personnes les plus disposées à développer des TOC. Toutefois, il semble que les individus naturellement anxieux ou particulièrement émotifs soient généralement les plus touchés.
 
  • Les TOC sont-ils permanents ?
Selon l’Assurance Maladie, à l’aide d’un traitement adapté, il est possible de guérir 20% des patients qui souffrent de TOC. Près de 70% des autres cas verraient leur état s’améliorer de manière significative.
Les TOC apparaissent en général vers 19-20 ans mais peuvent également subvenir plus tôt. S’ils ne sont pas traités durant l’adolescence, ils peuvent persister à l’âge adulte.

Traitements : des approches diverses

Traitement des comportements et des pensées

La thérapie présente des résultats particulièrement positifs dans le traitement des TOCS. Elle comprend une approche comportementale afin de traiter les gestes et les rituels mais aussi une dimension cognitive qui vise à modifier la perception de soi du patient.

Le médecin (psychologue ou psychiatre) échange avec le patient afin d’identifier les situations et les croyances qui peuvent être à l’origine des TOC. Ils fixent ensemble des objectifs à atteindre et un programme de traitement. Séance après séance, ils vont travailler sur les déclencheurs de TOC afin de réduire leur caractère anxiogène. En parallèle, le professionnel de santé va amener le patient à transformer les fausses croyances qu’il a acquises sur lui-même et le reste du monde. 

Dans les cas les plus sévères, un traitement médicamenteux à base d’antidépresseurs peut être prescrit. Ils ont un rôle sur la régulation de la sérotonine.

La thérapie EMDR

En 1987, la psychologue américaine Francine Shapiro, a inventé la technique de Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires (EMDR : « Eye Movement Desentitization and Reprocessing).  Elle consiste à pratiquer une stimulation sensorielle bi-alternée (des sons ou un contact physique à droite et à gauche du corps et des mouvements de regard de droite à gauche) associée à une remémoration par le patient d’événements marquants, voire traumatisants, qui pourraient être à l’origine de ses troubles.

L’objectif de cette technique est de traiter les phobies et sources de stress qui n’auraient pas pu être traitées avec une thérapie standard (15% à 40% des cas).

La réalité virtuelle au service de la médecine

Encore peu connu, le traitement par exposition à la réalité virtuelle amène le patient à lutter contre ses phobies et donc à réduire son anxiété dans certaines situations. Dix à quinze séances, d’une durée de 30 minutes à 1 heure, seraient nécessaires pour traiter des TOC. Aujourd’hui, environ 1000 praticiens proposeraient ce type de traitement.    
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