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Les vaccins passés à la loupe

Santé & Prévention - Publiée le 15/12/2021
Parfois nécessaires pour nous protéger des maladies, les vaccins sont de plus en plus nombreux. Quand et comment ont-ils été découverts ? Comment sont-ils produits ? Existe-t-il des vaccins obligatoires ?

Histoire de la vaccination

De la découverte du processus de vaccination…

Au XVIIIème siècle, l’Europe devait faire face à une épidémie de variole. Aussi appelée petite vérole, cette maladie est reconnue comme un véritable fléau. Particulièrement contagieuse, la variole se caractérise par des symptômes semblables à ceux de la grippe avant de provoquer des éruptions cutanées sur l’ensemble du corps, en commençant par le visage. Bien souvent, elle entraîne la mort des personnes atteintes. Dans les autres cas, des cicatrices persistent suite aux éruptions cutanées.

A cette époque, l’écrivaine Mary Wortley Montagu ramène en Europe une technique découverte en Turquie qui consiste à inoculer à des personnes saines le pus provenant des éruptions cutanées des individus malades. L’objectif est d’administrer de manière préventive une variole affaiblie pour éviter de développer une forme grave de la maladie. Avec ce procédé, le nombre de décès diminue mais les résultats demeurent incertains. Dans l’attente d’une meilleure solution pour endiguer l’épidémie, la technique de « variolisation » se répand.

Il faudra attendre la fin du XVIIIème siècle pour que le scientifique anglais, Edward Jenner, découvre une technique plus efficace. Selon ses observations, les personnes qui travaillent avec des vaches sont moins sujets à la petite vérole. Les vaches en question étaient atteintes d’une maladie cousine de la variole : la vaccine. Cette dernière pouvait être transmise à l’homme mais ses conséquences étaient bénignes. En 1796, Edward Jenner, tente d’inoculer du pus issu des pustules d’une personne touchée par la vaccine à un patient sain. Passé un certain temps, il lui injecte également le virus de la variole. Résultat : le patient-test ne développe pas la maladie. La réaction immunitaire est un succès. Edward Jenner découvre ainsi la première vaccination.

… à la création du premier vaccin

Louis Pasteur, scientifique français, est aujourd’hui reconnu comme un pionnier de la microbiologie. Parmi ses nombreuses découvertes, il est notamment à l’origine du premier vaccin.

En 1880, le scientifique entreprend des recherches afin de développer le vaccin contre la rage. Cette maladie mortelle touche le système nerveux des mammifères. Elle se transmet par la morsure ou la griffure d’un animal infecté. Après plusieurs années de tests sur des animaux, Louis Pasteur met au point un protocole qui démontre que les cobayes vaccinés ne développent par la rage.

Le 6 juillet 1885, en Alsace, le jeune Joseph Meister alors âgé de 9 ans, est attaqué par un chien enragé. Mordu à plusieurs reprises, ses jours sont comptés. Louis Pasteur décide alors de tester son protocole sur l’homme. Après 13 injections réparties sur 10 jours, Joseph Meister ne développe pas la rage. La première vaccination humaine est un succès.

Qu’est-ce qu’un vaccin ?

Les défenses naturelles de l’organisme

Pour résister aux maladies, notre organisme dispose de plusieurs protections. La peau, le mucus et les cils constituent une première barrière contre les infections. Lorsque ces défenses ne suffisent pas, notre système immunitaire prend le relai en produisant des anticorps pour lutter contre la maladie.
 
Comment ça marche ?
Les maladies sont causées par des agents pathogènes qui parviennent à infecter notre corps. Ils sont constitués de plusieurs parties, dont l’antigène. Du point de vue de notre organisme, l’antigène peut être assimilé à l’empreinte digitale de la maladie. Lorsque nous tombons malade, notre système immunitaire procède d’abord à une identification de l’antigène afin de produire des anticorps adaptés. Cela s’appelle la réaction immunitaire.
Une fois l’agent pathogène détruit et la maladie stoppée, le corps garde en mémoire l’antigène contre lequel il a lutté. De cette manière, si notre organisme doit à nouveau faire face à la maladie, la production des anticorps sera plus rapide et plus efficace.
Comment fonctionne un vaccin ?
Les vaccins contiennent des parties d’antigènes affaiblis ou inactifs qui permettent de déclencher des réactions immunitaires adaptées à des fins préventives.
 

Composition d’un vaccin

Pour garantir l’efficacité d’un vaccin, ces derniers sont composés :
  • de l’antigène,
  • de conservateurs afin de protéger le vaccin lorsque le flacon est ouvert,
  • de stabilisateurs (sucres, acides aminés, gélatines ou protéines) qui préviennent les altérations chimiques et empêchent le vaccin de se fixer sur son contenant,
  • de surfactants afin de permettre à tous les composants de se mélanger sous forme liquide,
  • d’un diluant (généralement de l’eau stérile),
  • d’un adjuvant (ex : sels d’aluminium) afin d’améliorer la réponse immunitaire au vaccin,
  • de substances résiduelles, c’est-à-dire une quantité infime de composants qui sont issus du processus de fabrication du vaccin.

Des contrôles minutieux et continus

Avant leur distribution, les vaccins sont soumis à des test rigoureux afin de garantir leur innocuité.


La phase préclinique
Plusieurs tests sont réalisés afin d’identifier l’antigène à utiliser pour déclencher la réaction immunitaire adaptée à la maladie à combattre. Au cours de cette phase, des vaccins expérimentaux sont testés sur des animaux afin d’évaluer leur efficacité.

En cas de réponse immunitaire, le vaccin est ensuite testé sur l’homme au cours de trois phases.

Phase 1
Le vaccin est testé sur un échantillon limité de jeunes adultes volontaires et sains. Cette phase permet de confirmer que le vaccin ne présente pas de danger pour l’homme et qu’il déclenche la réaction immunitaire recherchée. Cette phase permet également d’adapter le dosage à inoculer.

Phase 2
Différentes versions du vaccin sont testées auprès de plusieurs centaines de volontaires. Ces derniers sont regroupés selon des caractéristiques telles que l’âge et le sexe. A titre comparatif, un groupe se voit également administrer un placebo. Cela permet d’analyser les réactions immunitaires selon les caractéristiques des cibles.

Phase 3
Le vaccin est administré à des milliers de personnes volontaires, généralement répartis dans plusieurs pays. 


Au terme des différentes phases, une analyse approfondie des résultats est réalisée afin de garantir l’innocuité et l’efficacité du vaccin. Les données sont ensuite partagées avec les responsables des pays qui souhaitent en bénéficier. Il appartient à chaque gouvernement d’autoriser ou non la distribution du vaccin selon ses politiques gouvernementales. Une fois le vaccin utilisé, un protocole de suivi continu est appliqué afin de garantir qu’il ne présente pas de danger pour l’homme sur le long terme.

Quels vaccins sont obligatoires en France ?

Jusqu’en 2018, 3 vaccins étaient obligatoires en France :
  • la diphtérie,
  • le tétanos,
  • la poliomyélite.
Aujourd’hui, 11 vaccins sont devenus obligatoires pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018. Aux vaccins déjà cités, s’ajoutent :
  • l’haemophilius influenzae B (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites),
  • la coqueluche,
  • l’hépatite B,
  • la rougeole,
  • les oreillons,
  • la rubéole,
  • le méningocoque C (bactérie provoquant des méningites),
  • le pneumocoque (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites).
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