Besoin d'aide
Besoin d'aide ?

Exemple : comment mieux maîtriser mes dépenses de santé ?

Aidant : une activité de plus en plus soutenue

11 Sep. 2022 4 min de lecture

Qu’est-ce qu’un « aidant » ? Quels sont les dispositifs qui permettent de faciliter son activité d’accompagnement ?

Qu’est-ce qu’un proche aidant ?

Un investissement personnel de longue durée

En France, selon le baromètre des aidants réalisés par BVA Group en 2021, 24% des habitants seraient aidants ou issus d’un foyer dont un membre est aidant.

Nous considérons comme « aidant » tout individu qui apporte aide et soutien à une personne de son entourage afin de palier à son état de santé, à un handicap ou à une perte d’autonomie liée à l’âge. Cette mission, n’est pas nécessairement liée à l’activité professionnelle de l’aidant ou à son engagement associatif. Nous pouvons tous être amenés à intervenir en tant qu’aidant pour nos proches.

Selon le niveau de dépendance de la personne à accompagner, l’aide apportée peut être d’ordre moral et/ou logistique. Le rôle de l’aidant peut être de tenir compagnie à son proche mais aussi de réaliser différentes tâches ménagères et administratives (courses, repas, déplacements…). L’engagement requis peut s’avérer important et de longue durée. Pour l’aidant, ce rôle peut être difficile à vivre, d’autant plus lorsqu’il faut concilier vie professionnelle, rôle d’aidant et vie personnelle. Il est tout à fait possible de déléguer les missions de l’aidant à un tiers professionnel (auxiliaire de vie, aide-ménagère). Toutefois, peu d’aidants ont recours à ces professions pour des raisons économiques mais aussi car ils estiment que ce rôle est de leur responsabilité ou qu’ils sont tout à fait à même de remplir cette fonction.

Les conséquences sur le proche aidant

Pour les personnes concernées, devenir proche aidant est avant tout motivé par l’affection portée à la personne à accompagner. Ce sentiment leur permet de surmonter les difficultés mais représente également un obstacle dès lors que le niveau d’engagement requis nécessite une aide extérieure.

Il est commun pour l’aidant de faire passer les besoins de l’autre avant les siens. Pourtant, il convient de rester vigilant quant à son état de santé (physique et émotionnel) et de s’informer sur les dispositifs qui permettent de faciliter l’exercice de l’activité d’accompagnement (aides pour concilier vie professionnelle et rôle d’aidant, aides financières…).

Être aidant : une activité de plus encadrée et soutenue

Des possibilités de compensations financières
Devenir aidant peut s’accompagner d’un investissement financier et d’une perte de revenus. Afin de compenser certaines dépenses, des aides existent.

  • L’Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé (AEEH) : cette aide intervient afin de compenser les dépenses liées à la situation de handicap d’un enfant de moins de 20 ans. Elle peut être cumulée avec d’autres allocations.
  • La Prestation Compensation Handicap (PCH) : attribuée sous conditions, cette aide peut être cumulée avec l’AEEH et intervient afin de palier aux dépenses liées au handicap de la personne aidée (aménagement de véhicule ou de logement, recours à une aide extérieure…). En cas d’accompagnement d’un conjoint, d’un parent ou d’un enfant, la PCH permet d’être déclaré comme salarié.
  • L’Allocation Personnalisée à l’Autonomie (APA) : cette aide permet de financer certaines dépenses nécessaires au maintien à domicile de la personne aidée ou son établissement médico-social (ex : Ehpad).
  • L’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA) : cette allocation peut être attribuée aux personnes dont l’activité professionnelle a été réduite ou stoppée ponctuellement afin d’aide un proche. Elle est plafonnée pour un aidant à 22 jours par mois et 66 jours au cours du parcours professionnel de celui-ci. Son montant est fixé à 52,13 € pour un aidant vivant seul et à 43,87 € pour une personne en couple (montants revalorisés chaque année au 1er avril). Elle est versée par les Caisses d’allocations familiales (Caf) ou de la Mutualité sociale agricole (MSA).
  • Le statut salarié dans le cadre des services à la personne : l’aidant peut également bénéficier du statut de salarié employé par son proche via un contrat d’aide à domicile. Cette activité peut être cumulée avec sa profession principale et lui permet de bénéficier d’une rémunération complémentaire, de cotiser pour sa retraite et de cumuler des congés.

Le droit au congé proche aidant

Le congé proche aidant est un congé sans solde qui peut être attribué à tous les salariés du secteur privé, aux agents du secteur public, aux indépendants ainsi qu’aux demandeurs d’emplois indemnisés. Il permet aux salariés de bénéficier du temps nécessaire pour s’occuper d’une personne en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Sa durée est de trois mois, renouvelable une fois. La demande doit être adressée à l’employeur un mois avant la prise du congé et, en cas de renouvellement, au moins quinze jours avant son terme.

Depuis le 1er janvier 2017, la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement (ASV) a remplacé la notion de « congé de soutien familial » par celle de « congé de proche aidant ». Se faisant, il est désormais possible pour un aidant sans lien de parenté avec l’aidé de bénéficier du congé sous conditions. Pour cela, ils doivent entretenir des « liens étroits et stables » ou vivre ensemble et le soutien apporté par le salarié doit être exercé à titre non professionnel. Enfin, le salarié doit avoir une ancienneté de minimum un an dans l’entreprise.

En fin de congé, le salarié peut retrouver son emploi ou un emploi similaire dont la rémunération est au moins équivalente.

Le droit à la formation

Pour faciliter le rôle d’aidant, certains organismes, tel que l’Association française des aidants, proposent des formations en ligne. Ces formations visent à soutenir les aidants face aux difficultés qu’ils pourraient rencontrer. Pour exemples, elles peuvent porter sur :

  • la relation avec le proche face à l’annonce de la maladie et ses impacts ;
  • le rôle d’aidant : posture, besoins, attentes et limites ;
  • la relation au quotidien avec son proche ;
  • sa place et celles des professionnels de santé ;
  • les gestes de la vie quotidienne (ceux qui posent problème, les aides humaines et techniques existantes) ;
  • concilier son rôle d’aidant avec sa vie personnelle et sociale.